Dans le sud de la France, depuis quelques années, les températures dépassent régulièrement les 30 °C et, ce, sur des durées plus longues. Désormais, la climatisation en entreprise peut-être une nécessité. Pour la direction et/ou les responsables d’entreprise, cette aspect relève du confort mais concerne aussi la santé des salariés, leur productivité, et, bien entendu, les charges d’exploitation. Petit tour d’horizon concret sur ces choix et ces questions.
Installer la climatisation selon la surface des locaux
Le coût d’installation d’un système de climatisation est variable: il dépend de différents paramètres : surface, isolation, type de climatiseur (split, gainable, multisplit), hauteur sous plafond, nombre de pièces, orientation des vitres, exposition etc. Quelques exemples donnent un idée des coûts :
- 200 m² de bureaux : prévoir 15 000 à 25 000 € HT pour une installation multisplit avec unités intérieures dans chaque bureau.
- 300 m² : compter 20 000 à 35 000 € HT en moyenne pour un système centralisé ou gainable, plus adapté aux espaces ouverts.
- 600 m² : l’investissement grimpe entre 35 000 et 55 000 € HT, parfois plus selon les exigences en termes d’esthétique, d’énergie ou de silence.
Il arrive que des aides puissent alléger la facture, il faut se renseigner auprès des professionnels de la clim. En outre, un audit énergétique peut orienter vers la meilleure solution technique si l’on en croit le Guide de la climatisation, ADEME, 2023).
La clim…ça dépense combien en dépense mensuelle?
Si l’on prend pour exemple une entreprise de 300 m² en activité de type « bureau », on consomme environ 30 à 45 kWh/m²/an pour la climatisation seule, soit entre 9000 et 13 500 kWh/an, du coup la facture annuelle naviguera entre 1600 et 2400 €, donc entre 130 à 200 € par mois dans les périodes chaudes (par exemple de juin à septembre). Un coût qui peut être réduit si l’on utilise une pompe à chaleur réversible avec une programmation intelligente.
La clim c’est bien mais les températures recommandées au travail ?
Selon l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité), la température conseillée dans les bureaux se situe entre 22 °C et 26 °C en été. Comme pour les logements particuliers, un écart de plus de 6 à 8 °C avec l’extérieur est déconseillé, cela évite les chocs thermiques.
Il faut savoir que le confort thermique peut impacter la concentration, comme le bien-être des salariés. Une température inadéquate (au-dessus de 30 °C ou en dessous de 18/19 °C) peut entraîner de la fatigue, baisse de concentration, et même parfois des troubles musculo-squelettiques selon le dossier Confort thermique en entreprise de l’INRS.
Climatisation et productivité : il y a bien un lien.
Différentes études montrent que la productivité baisse de 2 % à 4 % par degré au-dessus de 26 °C. Une recherche publiée par Berkeley Lab indique qu’une température autour de 22 °C optimise les performances cognitives et la rapidité des salariés alors que des températures élevées contribuent aux erreurs, rendent les temps de réponses plus longs et implique des pauses pour se réhydrater ou se reposer.
D’ailleurs, le Code du travail (articles R4222-1 à R4222-3) impose une obligation de « maintenir une température convenable » et recommande des aménagements quand la température dépasse les 30 °C. Certes, le seuil légal exact n’est pas précisé, mais l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail) met l’accent sur l’adaptation donc les horaires, la ventilation, la climatisation, les pauses supplémentaires, pour garantir la sécurité et l’efficacité des collaborateurs.
Climatisation et styles de management
Et si l’installation d’une bonne climatisation était aussi un levier managérial ? Dans un modèle participatif, on peut associer les salariés à la réflexion sur le confort thermique (température souhaitée et/ou position des unités…) c’est alors un élément de dialogue et de responsabilisation collective.
Et même si le management se veut plus paternaliste, créer une ambiance de travail confortable montre l’attention portée au bien-être de chacun. À Montpellier, une PME du secteur numérique a récemment investi 25 000 € dans un système silencieux pour ses 300 m², bonne pioche: le taux d’absentéisme estival a baissé et le retour dans les interne a été positif.
Conclusion : le triangle performance, bien-être maîtrise des dépenses.
La climatisation en entreprise peut être considérée comme un investissement stratégique. Dans ce domaine le chef d’entreprise doit avoir à cœur de concilier maîtrise des coûts, respect des règlements et valorisation des hommes. La clim est donc souvent un choix gagnant pour les entreprise qui veulent être performante dans un monde de plus en plus chaud….
Quelques sites pour élargir sa vision: www.inrs.fr/ www.ademe.fr / www.anact.fr